Rapport d’activités 2016, programme Eau–Vie–Paix RAPPORT ANNUEL 2016 DE GREEN CROSS SUISSE | 10 | maladies tropicales telles que le paludisme. Celles-ci font désormais partie des programmes nationaux pour combattre les maladies tropicales. Cela permet aux ministères de la Santé de valider la de- struction des derniers stocks de DDT qui étaient destinés à lutter contre le paludisme. Il existe encore d’importants résidus de DDT datant de l’époque soviétique. Il est très important de détecter, d’em- baller en toute sécurité et de détruire le DDT afin que les produits chimiques ne se retrouvent plus sur le marché noir. Jusqu’en 2016, il a été possible d’emballer au total 361,82 tonnes de DDT, dont 78,41 tonnes au Kirghizistan, 77,81 tonnes au Tadjikis- tan et 205,6 tonnes en Géorgie. Un nouveau camp spécial a été con- struit au Tadjikistan pour un stockage sûr des produits chimiques dangereux. «Cela réduit considérablement les risques locaux et mondiaux pour la santé publique et l’environnement», déclarent les responsables de Green Cross. Les stocks géorgiens ont été transférés en France pour une élimination sûre dans un incinérateur pour déchets spéciaux. Introduction et application de la Convention de Stockholm en Afrique de l’Ouest En Afrique de l’Ouest, le projet d’introduction et de transmission du savoir nécessaire lancé en 2011 a été approfondi afin que la Con- vention de Stockholm (interdiction des produits chimiques POP) puisse être mise en œuvre. Les POP (polluants organiques per- sistants) sont des substances organiques toxiques de longue durée qui sont diffusées dans le monde entier, qui prolifèrent grâce aux tissus adipeux de tous les êtres vivants et ont de graves incidences sur la santé. Grâce à des activités d’information et de sensibilisation dans la ré- gion de Loumbila (Burkina Faso), les quelque 30 000 habitants de 31 villages ont été informés quant aux risques des vieux pesticides. Il s’agit là des dangers liés à l’utilisation de pesticides et d’autres produits chimiques, mais aussi des risques dus à la réutilisation de conteneurs de pesticides usagés vides, ainsi qu’à la production et à l’utilisation de produits naturels de lutte contre les nuisibles. Le but est d’améliorer le sol et l’eau en utilisant des méthodes agricoles durables et en luttant contre les nuisibles sans produits chimiques, et obtenir ainsi des produits agricoles sains, ce qui permet de rédui- re la pollution de l’environnement tout en améliorant la santé de la population. Rôle décisif du transfert de connaissances pour une meilleure gestion des pesticides Les exigences légales relatives à l’utilisation de pesticides et le renforcement des autorités compétentes comptent beaucoup pour limiter les répercussions négatives de l’utilisation de pesticides. Plus de 450 autorités responsables de l’environnement et de la régle- mentation ont déjà amélioré leurs capacités de gestion des produits chimiques en vue d’appliquer la Convention de Stockholm. Des formations spéciales dispensées aux autorités judiciaires, douaniè- res et autres encouragent la compréhension des normes juridiques applicables aux POP et à d’autres produits chimiques dangereux, et épaulent les autorités dans leur travail. Une formation à la compo- sition des vieux pesticides sur la base des normes de la FAO a été préparée. Les spécialistes nationaux qui ont suivi cette formation sont habilités à recenser les POP et les résidus toxiques de pestici- des, à les sécuriser et à les faire éliminer. Pour améliorer la gestion Le programme l’Eau pour la Vie et la Paix vise à assurer l’accès à l’eau propre en évacuant les polluants de manière professionnelle et en toute sécurité. Plusieurs centaines de tonnes de DDT et de matériel contaminé ont été emballés en Géorgie, au Kirghizistan et au Tadjikistan. Les tra- vaux ont été poursuivis en Afrique pour réduire les effets néfastes des pesticides, du plomb, du mercure et d’autres produits chimiques dangereux. En outre, des mesures ont été prises pour assainir les sites contaminés par l’exploitation de l’uranium en Asie centrale. Développement de procédures d’inventaire et d’élimination des vieux pesticides en Europe orientale et en Asie centrale Les produits chimiques constituent une part essentielle de notre économie mondiale. Mais, mal utilisés, ils font aussi planer une me- nace sur notre environnement et sur notre santé. Chaque année, les pesticides empoisonnent des millions de personnes, surtout dans les pays en développement. En outre, bon nombre de ces toxines sont difficilement dégradables dans l’environnement (polluants or- ganiques persistants, POP). Au fil des décennies, de 5 à 10 millions de tonnes de vieux pesticides se sont accumulées dans le monde. Pour maîtriser les risques, il faut transférer le savoir-faire afin de manipuler ces résidus toxiques de manière sûre et empêcher à l’ave- nir que de telles pollutions par les pesticides se produisent de nou- veau. À cet effet, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentati- on et l’agriculture (FAO) a élaboré des approches qui correspondent aux bonnes pratiques internationales. Il s’agit de l’introduction de méthodes éprouvées pour surmonter les énormes pollutions dues aux pesticides dans l’ex-Union soviétique. Ces méthodes intro- duisent une approche systématique, avec inventaire, évaluation des risques, établissement des priorités, transbordement dans des conteneurs de sécurité et élimination. De meilleures pratiques agri- coles, en particulier l’introduction d’alternatives naturelles à la lutte chimique contre les nuisibles, réduiront à l’avenir l’accumulation de vieux pesticides. 361,82 tonnes de DDT sécurisées et emballées En Géorgie, au Tadjikistan et au Kirghizistan, des alternatives non chimiques ont été introduites pour lutter contre les vecteurs de